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D'origine anversoise, Marthe Donas (1885-1967) découvre le cubisme et le modernisme à Paris pendant la première guerre mondiale. Après un séjour à Nice où elle rencontre le sculpteur Alexandre Archipenko, elle retourne à Paris en 1918, et devient comme lui membre du groupe de la Section d'Or. Elle y côtoie aussi d’autres artistes connus comme Larionov, Gleizes, Survage et Van Doesburg. Autour de 1920, son œuvre est exposée à travers l'Europe et elle intrigue l'avant-garde sous le pseudonyme masculin de Tour Donas.

De retour en Belgique, des circonstances familiales la contraignent après quelques années à abandonner temporairement la peinture. Mais, en 1947, après une interruption de vingt ans, elle reprend ses pinceaux et entame, pleine d'enthousiasme, une seconde carrière.

Biographie

Animée très tôt par le désir de peindre, Marthe Donas se heurtera pendant toute sa vie à des obstacles qui la freineront dans la réalisation de ce désir, mais qui la stimuleront aussi.

Née le 26 octobre 1885, avec sa soeur jumelle Livine, elle grandit dans une famille bourgeoise d’Anvers. Son père, Romain Donas, refuse qu’elle devienne peintre. Elle suit malgré tout des cours à l’Académie d’Anvers, pendant une année en 1902, et, après dix ans d’interruption, en 1912-1913.

En 1914, la guerre l’empêche de poursuivre sa formation. Elle émigre avec sa famille aux Pays-Bas, puis part avec sa sœur Laure pour Dublin. Là, elle suit des cours d’art de vitraux. Elle apprend toutes les facettes du métier et réalise trois vitraux pour des églises irlandaises.

En 1916, Dublin s’embrase à cause d’un soulèvement anti-anglais. Elle décide de se rendre seule en  Angleterre, puis à Paris, profitant de ces circonstances pour prendre enfin sa liberté. En visitant une exposition du peintre André Lhote, elle découvre le cubisme.

Début 1917, elle peint ses premières œuvres cubistes et abstraites.

A la fin de la même année, sans ressources, elle accompagne une famille qui part pour Nice et rencontre le sculpteur russe Alexandre Archipenko.

De retour à Paris, fin 1918, elle entre dans le groupe de peintres et de sculpteurs de la Section d’Or dont font partie notamment Alexandre Archipenko, Fernand Léger, Georges Braque, Albert Gleizes, Franz Kupka, Jean Metzinger. Elle réalise des œuvres très originales et personnelles par le jeu des formes et par la combinaison de différentes techniques : de la peinture, des pâtes en reliefs, des matières collées...

35 de ses tableaux sont exposés fin 1919 – début 1920 à la librairie Kundig à Genève et à la galerie Der Sturm d’Herwarth Walden à Berlin. Walden achète toute l’exposition et revend 4 tableaux à Katherine Dreier qui parcourt le monde et rassemble des œuvres pour une grande exposition d’art moderne aux Etats-Unis.

En 1922, Marthe Donas épouse Harry Franke qui achève à Paris des études de philosophie. Commence alors une vie de déménagements (Paris, Ittre, Anvers, Lisbonne, Braine-l’Alleud, Bruxelles) et de difficultés professionnelles pour son mari.

Découragée, elle s’arrête de peindre de 1927 à 1947, période pendant laquelle elle a une fille, Francine.

Un voyage de deux mois aux Etats-Unis et au Canada l’enthousiasme et la décide à recommencer à peindre. En 1949, elle expose à la galerie Apollo à Bruxelles des peintures figuratives où elle recherche à nouveau le mouvement des formes, des couleurs et des lignes dans le tableau.

A partir de 1958, elle revient à l’abstraction. Une grande exposition lui est consacrée en 1960 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Sa recherche la conduit, au début des années 60 et jusqu’à sa mort en 1967, à vouloir explorer “l’au-delà de la matière” et trouver “l’infini dans le fini”.

Une fondation…

La Fondation Marthe Donas a été créée le 18 décembre 2003 afin d'assurer la conservation et la promotion des œuvres du peintre Marthe Donas (1885-1967).

Elle encourage l'étude de l'œuvre de l'artiste et veille à l'actualisation d'un catalogue raisonné de tous ses travaux.

La Fondation recevra avec plaisir et intérêt toute information à ce sujet. 
Merci de la contacter via son site web : www.marthedonas.be