Acquisition d'une œuvre de Marthe Donas : un dessin de 1920, signé 'Tour Donas'

UN NOUVEAU DESSIN AU MIMDo

D’après trois femmes (ou Impression d’infini), 1920, crayon sur papier, 25 x 18,5 cm, signé « Tour Donas ».

À cette époque où elle connaît ses premières expositions personnelles, Marthe Donas essaie de dissimuler sa condition de femme, peut-être sur le conseil de son compagnon à l’époque, le sculpteur ukrainien Alexander Archipenko (une ou deux œuvres sont signées « Tour d’Onasky », connotation résolument slave).

Le mot « Tour » intrigue : l’artiste se souvient sans doute de son passage dans l’atelier de vitraux « An Túr Gloine » lors de son séjour à Dublin quelques années auparavant.

Cette œuvre sur papier fait partie d’une série de tableaux et dessins réalisés sur le même thème, à savoir des figures féminines esquissées. La plupart des peintures, aujourd’hui perdues, ne sont connues que par des photographies d’époque, en noir et blanc. L’une d’entre elles était d’ailleurs titrée Composition d’après trois femmes.

La mention au verso, de la main de l’artiste « Impression d’infini par Tour Donas » suggère qu’elle a peut-être songé à un autre titre.

En 1920, Marthe Donas s’intéresse au rapport entre plusieurs figures ; elle étudie l’articulation, l’emboîtement de formes juxtaposées. On peut considérer ces œuvres comme des « abstractions » d’un sujet, à l’instar d’un autre dessin présent dans la collection du MIMDo (Deux femmes, 1920) ou comme l’épuration progressive d’une figure féminine couchée (en quatre étapes).

Le caractère répétitif des silhouettes crée une impression de mouvement. L’utilisation de dégradés de gris plus appuyés permet à l’artiste de séparer les éléments du décor des formes suggérées tandis que les parties blanches en réserve laissent respirer la composition.

Comme Archipenko pour certaines de ses réalisations, Marthe Donas recourt au jeu des lignes ondulées pour représenter les têtes et les cheveux des figures, procédé que l’on trouve déjà dans certains tableaux, par exemple la première version de La musique (1919).

Le MIMDo est très fier de compter dans sa collection D’après trois femmes, dessin d’une grande qualité.