Aller au contenu

La Lettre de Marthe #1

01.12.2025

En préambule...

Nous avons le plaisir de vous adresser le premier numéro de 'La Lettre de Marthe'.

Son rôle ?  Créer un lien entre le Musée Marthe Donas, son public et toutes personnes intéressées par cette artiste d’avant-garde et, plus largement, par le contexte de l’art moderne belge.

Les missions et activités d’un musée, qu’il soit grand ou petit, sont nombreuses. Certaines ont une visibilité immédiate, c’est le cas des expositions, d’autres menées dans l’ombre jouent un rôle aussi important. La Lettre de Marthe vous informe de toutes les facettes de la vie de notre Musée : ses collections, ses projets, ses accroissements, ses collaborations extérieures, son rayonnement.

L’année 2025 se termine avec éclat. Une grande manifestation à Anvers, ville natale de Marthe, la met à l’honneur dans le cadre de l’exposition Donas, Archipenko et la Section d’Or. Modernisme envoûtant présentée au Musée royal des Beaux-Arts.

En écho à cette manifestation, notre musée présente Marthe Donas, de retour au pays (1921-1927). On se réjouira aussi de l’accroissement des collections qui ont accueilli deux dessins de jeunesse acquis par le Musée auprès des descendants d’une famille liée aux Donas.
 

Vie du Musée

Exposition Marthe Donas de retour au pays (1921-1927)

Du 29 novembre 2025 au 25 janvier 2026.

Au cours de l’année 1920, Marthe Donas, promue par le sculpteur Archipenko, avait intégré l’avant-garde internationale en participant, dans différentes villes européennes, aux expositions de la Section d’Or, nom donné à un groupe d’artistes et de critiques étroitement liés au cubisme, mais se plaçant dans une démarche post-cubiste.

A la fin de l’été 1921, à court d’argent et dépressive, Marthe tombe malade. Elle renonce à son atelier parisien et retourne à Anvers chez ses parents. Un mariage en 1922, des allers-retours entre la Belgique et la France, la fin de sa relation avec Archipenko qui s’installe à New York en 1923, perturbent sa production artistique. En 1923, elle s’installe à Ittre pour quatre ans au château Bauthier, propriété d’une tante de son mari.

Dans le Brabant wallon, cette citadine découvre le charme de la campagne. Elle se laisse tenter par la simplicité de la vie rurale. Ses thèmes de prédilection changent : paysages agrestes, scènes de la vie quotidienne, natures mortes, peintures religieuses et projets de vitraux. Sa manière de peindre évolue vers un retour à la figuration parfois stylisée avec encore quelques réminiscences de son langage cubiste antérieur.

L’exposition réunit un ensemble d’œuvres rarement montrées car conservées pour la plupart dans des collections particulières. Une visite découverte à ne pas manquer !

Un catalogue de 40 pages richement illustré accompagne la manifestation. Le texte fait le point sur les connaissances actuelles du retour de Marthe Donas en Belgique.

Visites guidées sur demande.

Enrichissement des collections

Deux dessins de jeunesse de Marthe Donas, datés de 1903, conservés chez des descendants de la famille Emsens liée aux Donas, ont été acquis par le musée.

Il s’agit vraisemblablement de portraits en pied de deux des trois filles d’Albert Emsens. L’une est représentée en déesse Pomone (divinité des fruits, accompagnée de corbeilles/pommes, raisins - symbole d’abondance). L’autre est présentée plus simplement, d’une manière ingénue.

L’artiste écrit dans ses carnets biographiques, rédigés à l’automne de sa vie qu’elle réalise des portraits d’amies qu’elle leur donne. Les deux dessins ont sans doute été réalisés à l’endroit où vivaient les jeunes filles. Ces œuvres sont d’une grande virtuosité et maîtrise technique (jeux des ombres, travail des étoffes et des plis) - elle n’a pas encore 18 ans -, précocité qu’on devine quand on regarde également ses carnets d’école.

C’est l’époque où la jeune Marthe travaille dans une mansarde de la maison où son père l’autorise à pratiquer son art après lui avoir interdit l’accès à l’académie alors qu’elle y avait remporté tous les premiers prix. Des tableaux de fleurs, des natures mortes, des paysages et des têtes d’après nature, notamment des vieux de l’hospice, datent de cette période.

En 1903, Alphonse Emsens, arrière-arrière-grand-père des propriétaires des dessins, fait construire à Arendonk une vaste demeure appelée Château des Hautes-Bruyères. Marthe a effectué des déplacements dans ce village, comme le prouvent certaines œuvres réalisées à quinze ans d’intervalle : un tableau Fermes à Arendonk exécuté en 1906, actuellement non localisé mais cité dans ses carnets, et un dessin « moderniste » de 1920 (Ferme à Arendonck) qui pourrait avoir inspiré deux paysages « abstraits » datés de la même année.

Les liens d’amitié avec les deux sœurs aînées de Marthe, Alice et Laure, se prolongeront jusque dans les années 50, comme en témoignent des photos conservées dans la famille Emsens.

Hors les murs

   A Anvers, le Musée royal des Beaux-Arts présente jusqu’au 11 janvier 2026 l’exposition  Donas, Archipenko et la Section d’Or. Modernisme envoûtant. Trois œuvres du MIMDo y figurent : Femme se poudrant (1918), D’après trois femmes (ou Impression d’infini), dessin (1920) et l’œuvre d’André Lhote Nu cubiste aux bouclettes (1917).

Cette exposition sera présentée ensuite à Saarbrücken (Allemagne), au Saarland Museum, Modern Gallery, du 7 février au 17 mai 2026.

L’exposition actuelle du MIMDo, Marthe Donas, de retour au pays (1921-1927) fait écho à la manifestation d’Anvers que les amis du musée ont pu découvrir lors de l’excursion organisée le 22 novembre dernier.

   A Charleroi,  le Musée des Beaux-Arts présente jusqu’au 25 janvier 2026 l’exposition Mig Quinet. Matières en mouvement. Coupé, collé, cousu. Y figure une œuvre de nos collections intitulée  Tango 649, datée de 1967. Il s’agit d’un collage et crayon sur papier ligné (inv. n° 389).(ajouter image)

   En Irlande En Irlande, la galerie d’art public « Highlanes Gallery » située à Drogheda, ville portuaire et industrielle de la côte Est, exposera pour la première fois une gravure de Marthe Donas intitulée Conversation by the gate, Beauparc, Irlande.

Conversation by the gate   Cette œuvre, entrée par donation dans les collections de la galerie en 2024, a été réalisée durant le séjour de l’artiste en Irlande de 1915 à 1916. Suite à la destruction partielle de leur demeure anversoise consécutive aux bombardements allemands de 1914, les Donas fuient vers la Hollande et trouvent refuge en Zélande pour s’installer ensuite à La Haye. En 1915, Marthe et sa sœur aînée Laure partent en Irlande où elles seront accueillies à Dublin par une amie de la famille Mrs J. Dallas-Pratt. Durant son séjour, Marthe continue à perfectionner ses acquis artistiques, en particulier la technique de la gravure (taille douce) déjà apprise à l’Académie d’Anvers en 1912-1913. À Dublin, où elle reçoit l’enseignement de George Atkinson (1880-1941), elle réalise quelques gravures sur cuivre : des portraits, des vues de Dublin et de la campagne environnante. Certaines eaux-fortes sont réalisées au départ de dessins comme cette gravure, exécutée à partir du dessin Beauparc, Irlande, 1915. Marthe Donas transforme le paysage en une scène champêtre où apparaissent des figures au travail et deux personnages en train de converser. La gravure a appartenu au peintre Dermod O’Brien (1865-1945) qui avait fréquenté, entre 1887 et 1891, l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers où il avait suivi les cours de Charles Verlat. À Dublin, O’Brien présida, de 1910 à 1945, la Royal Hibernian Academy.

  En septembre 1915, Marthe Donas séjournera quelques semaines dans la résidence de campagne de Dermod O’Brien à Cahermoyle (Ardagh, comté de Limerick). Nul doute que Marthe et son hôte auront eu l’occasion d’échanger à propos de leur expérience respective de l’Académie d’Anvers. En remerciement pour l’aide qu’il lui a apportée et pour son invitation à séjourner dans sa propriété, Marthe lui offre cette gravure. Restée dans la famille de Dermod O’Brien, la gravure a été acquise par le donateur auprès du petit-fils de Dermod, le potier et artiste Anthony O’Brien. Un détail amusant : le lieu représenté se situe à la périphérie de Drogheda, à l’endroit appelé Mornington où la sœur de Marthe a séjourné dans le joli cottage « The Glen ».

  

   Au Japon, l’Ikeda Museum of 20th Century Art, situé à Izu (presqu’île de la préfecture de Shizuoka) possède le tableau Danse de Marthe Donas, peint en 1919. L’histoire de ce tableau est passionnante . Exposé en 1920 à Genève à la Librairie Kundig, il est présenté ensuite à Berlin, à la Galerie Der Sturm avec d’autres œuvres de Marthe. L’ensemble de l’accrochage est acheté par le propriétaire de la galerie, Herwarth Walden, un des plus importants découvreurs de l’avant-garde allemande du début du 20e siècle. En 1922, un jeune peintre japonais, Sadanosuke Nakada, en voyage en Allemagne, acquiert la toile et la ramène dans son pays. Après sa mort, le tableau sera offert par sa veuve au Ikeda Museum.

   Pour la première fois depuis un siècle, l’œuvre revient en Europe pour l’exposition d’Anvers.

   Remarque pour le contenu de cette info : on attend que le musée japonais poste un message sur son site. Il y sera question du  catalogue de notre exposition Marthe Donas à Genève, surgissement d’une artiste… (25/11/2023-21/01/2024), sans doute l’image de la couverture.

Et en 2026 ?

à compléter

 

Publications récentes

5/10/2025 : La Libre - vers le site

10/11/2025 : VRT - vers le site ---->

Devenez Amis de Marthe

• Devenez ami(e) du musée en effectuant un virement sur le compte BE34 0016 5911 6490

(BIC : GEBABEBB) avec la communication : « Amis MIMDo 2025 » suivi de vos nom et prénom

Plus d’infos